L’organisation Uwezo Afrika Initiative poursuit avec des journées de réflexion couplées des soirées de témoignage en rapport avec le requiem pour la paix en République Démocratique du Congo.

Ce 08 Septembre 2021, c’est au tour du feu au cercle sportif de labotte en Commune d’Ibanda dans la ville de Bukavu que différentes couches de la population se sont réunies pour témoigner de leur histoire de guerre depuis 1996.

Selon la directrice de Uwezo Afrika, Mme Douce Namwezi, cette soirée au tour du feu a pour objectif d’améliorer la compréhension du devoir de mémoire et du devoir de justice, honorer la mémoire des victimes en termes des lois et autres instruments juridiques nationaux et internationaux ainsi que d’autres initiatives locales.

Elle espère que des échanges au tour de l’histoire, qui malheureusement est de guerre et tueries, permettront à la population de prendre conscience des conséquences de la guerre et s’engager dans un processus de paix et réconciliation pour que cette situation ne se répète plus.

A l’occasion, des témoignages ont été faits. A l’instar du bâtonnier Thomas Lwango qui, dans son histoire de guerre tout en rappelant que la guerre, les tueries et massacres sont la conséquence de la richesse du sol et sous-sol de la République Démocratique du Congo.

De son côté, M. Shakolwe Konde a rappelé que les massacres de 1996 ont commencé par l’assassinat de l’archevêque de Bukavu, Christophe Muzihirwa Mwenengabo.

« Des gens ont été tuées en masse. Des femmes, hommes, jeunes et des malades ont été tués sur leurs lits d’hôpital. Ces personnes ont été enterrées dans des fausses communes à travers la ville de Bukavu. La même situation s’est produite dans les grandes agglomérations notamment à Nyangezi, Kavumu, Mugongo,… », témoignage-t-il.

Douche Namwezi fait savoir que cette approche revêt un caractère thérapeutique. Selon elle, le fait d’en parler permet aux victimes de se sentir soulager. Exemple de Kaniola en territoire de Walungu où des victimes ont, après témoignages, affirmé bien se sentir.

Au cours de cette deuxième édition du Requiem pour la Paix, des idées sur les approches et stratégies pour commémorer et honorer les morts, victimes des différentes guerres et conflits qu’a connu l’Est de la RDC depuis 1996 seront définies et à la fin de l’édition, un recueil collectif pourrait être produit sous forme d’anthologie. Ces soirées seront agrémentées par des chansons traditionnelles accompagnées d’instruments traditionnels.

Uwezo Afrika Initiative attend obtenir l’engagement des parties prenantes à militer et ou accompagner les initiatives de devoir de mémoire et de justice pour les victimes de différentes guerres de l’est de le République Démocratique du Congo.

La deuxième édition qui a débuté au mois de Février 2021, s’inscrit dans la logique de continuité de la première édition qui est de servir de devoir de mémoire et devoir de justice en mettant ensemble jeunes, vieux, femmes et hommes, qui partagent une même douleur et un même souvenir de deuil lié à des pertes d’êtres chers, vise la représentation d’un symbole d’union et de cohésion sociale nationale en offrant aux congolaises et congolais, une occasion de se recueillir autour d’une question qui les unit incontestablement et qu’ils ont en commun : la perte de plusieurs de leurs et le refus de la violence armée.

Rappel du Contexte

Afin de servir d’acte symbolique de mémoire, de recueillement et de deuil pour les congolaises et congolais qui ont vécu et vivent encore tant des morts, Uwezo Afrika Initiative met en œuvre, en partenariat avec la Coopération Suisse et acteurs et actrices locaux, nationaux et internationaux, l’initiative dénommée « Requiem pour la paix ». Cela, pour ne jamais oublier les milliers des victimes (vivantes et mortes) des conséquences directes et indirectes des guerres et des conflits armés sur toute l’étendue de la RD Congo depuis 25 ans, et agir pour que la paix véritable soit construite sur la réconciliation et la cohésion sociale.

Cette initiative a débuté au cours du mois de février 2020 lors de la première édition du requiem pour la paix et dont différentes activités ont lieu à Bukavu et à Goma, à savoir la prestation du requiem proprement dit ; des conférences de presse sur le pourquoi du requiem pour la paix et acquis à capitaliser les années à venir ; des contenus médiatiques (articles, témoignages, vidéos,…) et des journées de réflexion sur les actions concrètes à mener pour les prochaines étapes.

Avec libregrandlac.com